Fatiguée des faux frères Fatiguée des faux semblants Fatiguée des faux amis Fatiguée des faussaires (de l'amour) Fatiguée des faux discours Fatiguée des fausses joies Fatiguée des faux jours Fatiguée des faux rires (fous) Fatiguée des faux nez Fatiguée des faux cils Fatiguée des faux bonds Fatiguée des faux billets (doux) Fatiguée des faux sentiments Fatiguée des faux plafonds Fatiguée des faux seins Fatiguée des faux confidents (denses) Fatiguée : je me suis effacée.
Elle sait qu'il va trop boire. Un peu plus chaque soir. Elle sait cette mémoire. Elle sait la brume, le goût du sel, les piqûres de détresse. Elle sait la solitude, les ôcres de la lune, et la tristesse. Elle sait ses yeux noirs d'encre, le contour de ses mains. Elle sait aussi la force de ses poings.
" C'est toi qui a la clé ? Non, je te l'ai donnée. Ils ont coupé la haie... Oui je l'avais remarqué. Julien a bien grandi ! Sa petite soeur aussi. L'été prochain, ils reviendront. De Paris, le trajet est bien long. C'est sûr, c'est de la route ! Et y a du monde en Août ! C'est toi qui a la clé ? non, je te l'ai donnée." Toute une vie passée, Ces épaules voûtées Qui ne jamais s'effleurent Simplement par pudeur. Quelle immense tendresse J'ai pour ces dos courbés Gardiens de ma jeunesse De mes vacances d'été.
J'ai la mélancholie bipolaire, Écrit avec un H je trouve ça plus joli. Ma vieille télé s'appelait Black Pearl Je ne voulais pas la jeter, Elle me faisait voyager. Mes boots trop grandes s'appellent Café noir, Pas envie de les donner, elles me rappellent un hall de gare. Les ondes qui mouillent les trottoirs, Et voilà les tristes retours de ma mémoire. Je me laisse entraîner par les souvenirs Dans les recoins de mon âme ils me tirent Lugubres lumières, formes obscures, Je suis en arrière, Le passé murmure Les courtes journées d'hiver. Mais jamais cela ne dure. Un rayon de soleil, orangé ou doré Suffit pour ma joie ranimer Mon pas, de nouveau sur les sentiers, Bat au rythme de mon cœur émerveillé. De vieux amis reviennent Douceurs d'enfance Saveurs anciennes Joyeux mélange, dans ma cervelle, Mélancholie que tu es belle.